Destins de femmes

  • Destins de femmes
    Destins de femmes
  • Cette matinée nous a proposé une promenade sur les chemins de la jouissance dite féminine
    « Promenade » pour dire ce qui ne relève pas d’un trajet déjà là, mais se découvre sous les pas de celui ou celle qui l’emprunte.

     

    Sonia Vachon nous a emmenés sur le chemin de la jouissance illimitée qu’une femme, au destin hors norme, Maryline Monroe, a rencontrée. Le travail de Sonia, très documenté, nous fit entrevoir comment Maryline tenta de se construire un personnage à la féminité exacerbée, objet de désir et de fantasmes, mais échouant à faire usage des semblants, à inventer une écriture de la féminité qui tienne. Eelle reste dans une profonde solitude.

  • C’est dans l’univers d’Eric Emmanuel Schmitt et de son roman La femme au miroir, que Maï Linh Masset nous invita à entrer. Trois femmes, trois époques différentes qui objectent chacune à leur façon à se reconnaître dans le miroir que lui tend l’Autre : Anne, que l’on pourrait qualifier avec Lacan de mystique ; Hanna, qui refuse la maternité mais qui fera de la psychanalyse l’objet cause de son désir ; et Anny, qui grâce à l’amour, consentira à être une femme pour un homme. Aucune formule concernant la féminité ne s’écrit à l’avance, « chaque Une », tout comme les héroïnes du roman de Schmitt, doit inventer sa propre formule.


    La promenade nous amena en Italie, avec Gilles Biot, grâce à ce magnifique film « Folles de joie » de Paolo Virzi : deux femmes dites folles souffrent d’avoir trop aimé. Deux femmes ravagées par deux hommes. Les images que Gilles Biot projeta sur l’écran, saisissantes, firent résonner pour nous ce « ravage », la façon dont ces deux femmes s’y prennent pour tenter de border la jouissance à laquelle elles ont affaire et qui les égare. Là encore, ce ne sera pas sans le soutien de la contingence.

    Enfin, Véronique Voruz nous invita à repenser la jouissance dite féminine en lien avec notre époque contemporaine. Si Lacan distingua d’abord jouissance masculine et jouissance féminine, c’est pour radicaliser la jouissance féminine à la fin de son enseignement comme régime universel, régime de la jouissance comme telle.Une jouissance qui s’appuie sur un Autre inconsistant et non plus sur un Autre incomplet. Quel traitement possible de cette jouissance avec les outils de la psychanalyse ? Car c’est une jouissance qui n’est pas traitable par les signifiants. Les témoignages des AE sont enseignants sur ce point : une nouvelle écriture du rapport à l‘Autre. C’est au cas par cas que l’analyste devra opérer pour que « chaque Un » invente grâce à l’inconscient réel une solution pour border cette jouissance.

     

     

    Christine Marcepoil