Femmes pionnières Femmes de désir

  • Travaux de cartel          Valence    5 Novembre 2019                                                         R.Nalon

     Femmes pionnières 

    En exposant leurs travaux sur deux femmes pionnières, femmes de désir, M.J.Grand, A.M.Meiser, S.Bozonnet , G.Valentin et P.Hollender ont donné chair aux propos de Gil Caroz dans l'argument des Journées de l'Ecole quant au rapport des femmes à la psychanalyse« (elles) ont une affinité particulière avec cette science de l'amour, de la sexualité, du désir et de la jouissance »

             F. Dolto s'est attachée à la cause des enfants. Puisant dans sa propre langue d'enfance, elle s'est mise à l'écoute des mots/mots de chaque enfant, supposant chez chaque enfant, mortifié par sa position d'objet des parents, un vivant du sujet, un sujet inscrit dans le langage. Participante assidue des séminaires de Lacan, préservant jusqu'au bout son lien avec lui à travers les scissions, elle poursuit son chemin seule à partir de 1980, sans souci d'une école. Sur la féminité sa perspective diverge de celle de Lacan : elle donne consistance à la sexualité féminine, alors que Lacan ouvre vers un au-delà du phallus.

          Lou Andréas-Salomé, amie de grands hommes, auteur d'une vaste œuvre littéraire a été associée à la psychanalyse naissante. Sa rencontre avec Freud, sa faim de savoir font de la psychanalyse un point d'accroche de son désir. Cette femme libre, et libre surtout de ne pas faire de sa vie un modèle ou un idéal, construit son existence dans le refus du corps, toute entière vouée à l'intellect . Femme en position d'exception parmi les hommes de son époque, elle développe son intérêt pour la sublimation comme désexualisation des pulsions. Elle vise à faire de sa vie une œuvre d'art, avec la conviction de pouvoir par l'oeuvre de fiction retrouver une complétude perdue.

             Deux vies, deux sujets qui font de la psychanalyse la cause d'un désir décidé, et qui le font en tant que femmes.