Nous ne sommes pas sortis d'un phallus !

  • Nous ne sommes pas sortis d'un phallus !

     

    C'est avec  cette formule choc qu'Élisabeth Leclerc-Razavet concluait le débat consécutif à sa conférence. Elle éclaira, à partir des questions posées en amont par des lecteurs de deux livres dont elle est coauteure, les enjeux éthiques de la psychanalyse tout comme ceux  de sa transmission.

  • Le style aussi décidé qu'ouvert de notre invitée permit d'aborder la délicate question de la sexuation à partir de la construction, dans un pas à pas qui ne céda rien à la simplification, du Tableau de la sexuation formalisé par Lacan dans le Séminaire XX. 

    Dans la pratique psychanalytique, l'enfant serait mis face à ce Tableau comme il est face à l'énigme de la sexualité de ses parents.  Cela rendit évidente  la nécessité logique qui met chaque être parlant en demeure d'un choix conditionné par la jouissance.  Ainsi, la pratique avec des enfants se révéla comme recélant le trésor d'un destin qui se dessine avec la présence avertie du praticien tenu à son plus haut degré de responsabilité.

     

    Les conséquences d'une telle approche - considérant la nécessité structurelle aussi bien de la primauté du phallus que de la castration maternelle - furent exposées comme autant de suites logiques du positionnement du sujet : la cure analytique devient ainsi la scène offrant au parlêtre la possibilité d'un savoir nouveau, seul antidote contre  l'ignorance indéfectiblement redoublée de haine face au manque fondamental, face au 

    " il n’y a pas ".

     

    Élisabeth Leclerc-Razavet insista, tout au long de son propos, sur l'importance du travail collectif dans l'élaboration des deux ouvrages commentés.  Ses collègues furent souvent évoqués, nommément, jusqu'à risquer ce que certains d'entre eux auraient pu répondre à quelques-unes des questions posées.  Bel exemple de l'effet d'École, où l'analyste s'autorise de lui-même… et de quelques autres.   La modestie sied bien au psychanalyste !

     

    Delia Steinmann