Question d’école : Puissance de la parole

  • La psychanalyse n’est pas un savoir constitué, totalisant, au risque de sa pétrification.

     

    Les contributions de la journée Question d’Ecole, cette année, ont témoigné de l’usage des dispositifs proposés par l’Ecole pour toujours maintenir la dimension de vivant qui caractérise la puissance de la parole, et s’avère nécessaire à son opérativité dans les cures et dans la transmission d’un savoir.

  • Il n’y a de psychanalyste qu’en devenir, engagé en-corps dans ces dispositifs pour subvertir la pente mortifère des significations que le langage articule et qui structure l’inconscient. Lapuissance de la parole trouve son effectivité de par la pulsion qui parle et la lalangue, qui en est le terreau singulier. Elle vise moins le déchiffrage du symptôme dans la cure, d’une logique dans la passe, d’un texte dans un cartel, d’une construction de cas dans le contrôle, qu’au heurt sur le mur du langage. Il impose un silence d’où peut surgir une voix sans personne, selon le mot d’Eric Laurent, émise dans la hâte d’une énonciation, de l’acte d’une interprétation qui fait mouche.

    Cette journée a rappelé à chacune et chacun que la psychanalyse ne demeurait vivante que d’un travail toujours remis sur le métier : soutenir le trou du non rapport sexuel, qui ne cesse pas de ne pas s’écrire, avec le seul bruissement, frémissement de jouissance dans la langue, qui recèle l’imprononçable du sentiment de la vie.

    Cette journée nous aura enseigné que c’est une fonction de +1, ensemble vide, sans qualité d’être, selon la formule d’Esthela Solanosoutenue par l’Ecole de Lacan qui opère comme seule garantie d’un possible autre rapport au savoir, inconsistant, incomplet, sans dernier motqui en scellerait la mortification.

    Claire Audejean