Séminaire Lire Lacan-le phénomène lacanien

  • Affiche Séminaire Le phénomène lacanien
    Affiche Séminaire Le phénomène lacanien
  • Dans le cadre de son séminaire, Lire Lacan, l’ACF R-A a eu le plaisir d’accueillir Philippe de Georges, à Valence le 22 septembre 2018. Cet analyste niçois, membre de l’ECF, est venu commenter et nous éclairer sur Le Phénomène Lacanien. Ce texte, issu d’une conférence donnée par Jacques Lacan en 1974, doit sa publication à Jacques-Alain Miller, à la demande de l’Antenne Clinique de Nice. Ce dernier l’a transcrite en 23 paragraphes afin d’en extraire un fil conducteur. Ce propos se situe à un tournant dans l’enseignement de Lacan, à la fin du séminaire Les Non-Dupes errent et avant celui de RSI.

    Philippe de Georges a suivi littéralement ce découpage et sa lecture a permis, à mon sens, de faciliter les transitions entre les chapitres, rassemblant alors dans son commentaire, l’essentiel du texte.

    Si ce titre a été suggéré à Lacan, il s’en saisit mais ne s’y trompe pas. Il ne croit pas à la phénoménologie, mais reconnait des effets lacaniens, c’est-à-dire des effets que produit son/le discours. L’invention de Freud a été un traumatisme, inclassable. Face à ce trou, il faut inventer des solutions symptomatiques. Celle de Lacan a été de promouvoir le Réel.

    Notre invité met d’emblée l’accent là-dessus et organise son commentaire à partir de la précision qu’en apporte le psychanalyste à cette époque. Ce n’est plus seulement ce qui revient toujours à la même place, c’est un hors sens.  Dans cette logique Lacan préfère le terme de noumène, (« un c’est ça », la chose en soi, qui ne serait pas dialectisable) à celui de phénomène.

    D’ailleurs, la critique de Lacan envers la nature est dans cette logique. L’instinct ne règle pas les rapports humains, ni la sexualité. Le corps de la femme reste un embarras pour l’homme. D’où la prolifération de mots, de lettres d’amour fondée sur le fantasme, sur ce qui fait jouir et permet d’habiller ce corps. Le sexuel ne provient pas des corps mais des mots qui produisent des effets.

    Philippe de Georges nous le rappelle, il y a une connexion entre les mots et le corps qui permet d’ailleurs que l’interprétation fonctionne. Cette dernière n’était jamais du côté du sens, de la signification. Les mots portent que s‘ils résonnent. Le signifiant frappe indépendamment de son contenu car la parole n’est pas dans le dit, mais dans le dire.

    De même, Philippe de Georges précise que le désir est au cœur de la réflexion de Lacan dans ce texte, même si sa manière de le dire ne nous ménage pas : tout parlêtre aspire à être un déchet. Tout comme le réel, le désir ne s’attrape que par des bouts, des gadgets, marque de l’être certes mais, dont la finalité est celle du déchet.

    La lecture de Philippe de Georges nous a aidé à mieux saisir l’enseignement que nous donne Lacan dans cette conférence, nous l’avons chaleureusement remercié.

    Hélène Bocquet