Soirée préparatoire aux J49

  • Cest à un auditoire très féminin, mais pas uniquement, que Victoria Horne Reinoso a murmuré le trajet fait pendant ses 37 années de cure.

    Prise dans une position féminine dédoublée, entre celle qui est forte et celle qui s’éprouve « ridicule de ne pas s/avoir », Victoria Horne Reinoso nous a montré le chemin qu’elle s’est frayée pour s’en dégager. Elle nous ouvre la voie pour penser la position féminineautrement qu’à partir d’une logique binaire qui la fait nécessairement manquante. L’analysante a su nous faire entendre cette part «  pas-toute » prise dans la question phallique sans activer le biais qu’elle comporte. Ce sont des signes discrets,  des sentiments d’inconsistance, de débordement ou encore d’égarement que Victoria Horne Reinoso accueille  aujourd’hui différemment et dont elle se sert pour s’orienter vers une autre façon de faire et d’être. De cette position d’entre deux, l’analysante  a construit une solution sinthomatique, «  pas toute dans une même chose », qui implique de consentir à la perte et au manque. C’est un renoncement qui ouvre la possibilité à un désir singulierAlors que la cure lui avait permis de nommer cette solution, que les éléments pour conclure étaient là, finir l’analyse n’allait pas de soi. Victoria Horne Reinoso attendait  quelque chose : un signe fort, un savoir nouveau. Il fallait aussi le temps de se faire avec la séparation d’avec l’analyste, consentir qu’elle n’ait plus besoin de cet Autre qu’elle s’était construite comme une sorte de fiction.  C’est dans un murmure, qu’elle a pu reconnaitre que les dernières traces d’inhibition et d’angoisse s’étaient envolées. Elle en avait terminé. Victoria Horne Reinoso est «passée de la certitude figée donnée par le fantasme à la possibilité, sans garantied’exister autrement. De l’impuissance à l’impossible et de là rendre quelque chose pas sûr mais possible »

    Hélène Bocquet