Echo de la soirée ciné-psychanalyse

  • Echo de la soirée ciné-psychanalyse

    "The son" le 24/05/2023 à Annecy

     

     

    par Christine Marcepoil

    Dans le cadre de la préparation des journées Pipol 11 : « Clinique et critique du Patriarcat », qui auront lieu à Bruxelles les 1 et 2 juillet prochains, le bureau de ville d’Annecy a choisi de programmer une soirée ciné-psychanalyse à partir de la projection du film « The Son » de Florian Zeller.
    Maï Linh Masset, psychanalyste membre de l’ECF et Gilles Biot membre de l’ACF, ont animé cette soirée qui a inauguré le partenariat de l’ACF avec le cinéma d’Art et d’Essais « Les Nemours ».
    Après le triomphe de « The Father » en 2021, Florian Zeller a, en effet, adapté une autre de ses pièces de théâtre : « Le fils ». Le film retrace le parcours d’un père divorcé qui a refondé une famille et qui doit faire face à la dépression de son fils adolescent. Ce père rongé par la culpabilité, essaie différentes positions pour soutenir son fils : l’écoute, le dialogue, la colère, l’autorité… Nous suivons ses tentatives qui se soldent toutes par un échec.
    Une soixantaine de personnes ont assisté à la projection et les intervenants ont choisi d’aborder le film sous l’angle du père. Ce film fort en émotions, a suscité de nombreux commentaires ou réactions. Comment être un père face au mal-être de son enfant ? Comment accompagner la souffrance d’un adolescent, figé à ce qui semble avoir fait trauma : le divorce de ses parents alors qu’il était enfant. Quelle place ce père occupe face à l’énigme de la dépression ? La question du sens a également été évoquée, ainsi que celle de la causalité. Là où l’être humain a besoin de trouver du sens, la psychanalyse nous enseigne que le sens égare.

    « L’amour ne suffit pas », dit le psychiatre aux parents dans ce film. Lacan nous propose de penser l’impossible plutôt que l’impuissance, qui peut ouvrir vers un possible et vers la voie du désir.
    Ni l’amour, ni la culpabilité ne vont sortir ce fils de l’abime dans lequel il est tombé et pourtant il va réussir à réunir ses deux parents, avant de s’éjecter définitivement de la scène…
    La fin du film où le père réécrit l’histoire en faisant vivre son enfant à l’âge adulte, nous montre à quel point, le sujet a besoin de construire des fictions pour supporter la douleur d’exister.