Quarto n°127 points de fixation
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Quarto N°127 Points de fixation
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Sous le titre Points de fixation, nous rassemblons dans ce numéro un certain nombre de textes des 50es Journées de l’ECF consacrées à l’Attentat sexuel ; une conférence de Marie-Hélène Brousse sur la barre portée par Lacan sur le sujet, l’Autre et sur le La de La femme ; une Soirée CPCT-Paris sur Acte et tact ; trois interventions sur Psychose, autisme, psychose, institution et la langue ; un texte sur ladite novlangue ; et, en ouverture de ce numéro, un cours de Jacques-Alain Miller consacré au point de fixation.
Présentation
Points de fixation, ce titre est emprunté à Freud. C’est ainsi, en effet, qu’il désignait un arrêt de la pulsion en un ou plusieurs points du développement de la libido. Jacques-Alain Miller – dans son cours du 30 mars 2011 –fait équivaloir ce point de fixation freudien à la conjonction lacanienne du Un et de la jouissance : Yad’lun, du Un de la jouissance qui ne laisse pas aller à la métamorphose, au déplacement, qui revient toujours à la mêmeplace, reste fixé en un point.
Attentat sexuel, le titre des 50es Journées de l’École de la Cause freudienne, est lui aussi emprunté à Freud, au cas Emma précisément. À douze ans, lorsqu’Emma rencontre dans une boutique deux hommes, dont elle pense qu’ils se moquent de sa tenue, et qu’elle éprouve pour l’un d’eux un désir sexuel, l’attentat qu’elle a subi à huit ans – l’épicier avait alors porté la main sur ses organes génitaux à travers l’étoffe de sa robe – se réveille. Elle se reproche alors d’être revenue dans cette boutique, comme si elle avait voulu provoquer un nouvel attentat. Il aura donc fallu l’émoi sexuel éprouvé à douze ans pour que se réveille l’attentat subi à huit ans, etavec celui-ci la question lancinante de sa participation à la jouissance en jeu – le point, là fixé, dans cet essaim signifiant, de sa jouissance à elle.
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SOMMAIRE :
Éditorial
Monique Kusnierek
L’orientation lacanienne
Jacques-Alain Miller : Un corps qui se jouit ou Yad’lun Attentat sexuel – J50
Introductions Laurent Dupont – Caroline Leduc – Angèle Terrier – Éric Zuliani
Boussoles
Patricia Bosquin-Caroz : Traumatisme et vengeance
Philippe De Georges : Éloge du consentement
Clotilde Leguil : Céder n’est pas consentir
Alexandre Stevens : Du fantasme à la déchirure
Enjeux et résonances
Christiane Alberti : L’opinion lacanienne
Virginie Leblanc : Pour une éthique du non-rapport
Anaëlle Lebovits-Quenehen : Y répondre et en répondre
Opérativité de la psychanalyse – Cas Cliniques
Avec la participation de Hélène Bonnaud et Dominique Laurent
Carolina Koretsky : L’agresseur en soi
Agnès Aflalo : Un double attentat sexuel ordinaire
Cinzia Crosali : Mauvaise rencontre avec la jouissance
Marie-Hélène Blancard : Ce qui attente à la vie
Enseignements de la passe
Avec la participation de Esthela Solano-Suárez et Jean-Daniel Matet
Sophie Gayard : Sans espoir
Victoria Horne Reinoso : Au-delà du tunnel de l’ineffable
Marie-Claude Sureau : L’analyse : Une longue réduction de la jouissance
Myriam Chérel : Lâcher la main de l’Autre
Acte et tact – Soirée CPCT-Paris
Avec la participation de Marie-Hélène Blancard, Esthela Solano-Suárez, Hélène Bonnaud, Gil Caroz et GuyPoblome
Philippe La Sagna : Tact(hic)
Paula Galhardo : Un « cri animal »
Dominique Corpelet : De peur qu’il n’arrive quelque chose
Andrea Orabona : L’indispensable
Omaïra Meseguer : En guise de conclusion
Les trois barres – S/ LA/ A/
Marie-Hélène Brousse : Barré ! – Effets du réel (réel de la barre) sur le corps parlant
Psychose, autisme, institution et la langue
Jacques Borie : Le psychotique et le psychanalyste – Pour une éthique de la parole
Katty Langelez-Stevens : L’autisme, lalangue et le corps
Philippe Hellebois : L’esprit de la psychanalyse en institution
Novlangue
Katty Langelez-Stevens : De la Lingua Tertii Imperii – LTI – à l’hégémonie de la consommation
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Nous reprenons dans ce numéro une large part des interventions de la plénière des J50. On y trouvera distingués l’incident sexuel, qui relève du ratage et de la contingence, de l’attentat sexuel qui fait effraction. Parler avec son corps peut alors restituer l’équivoque, le bien dire, permettre de ponctuer, border, nommer, serrer. Dans une rubrique que nous avons intitulée Les trois barres, nous reprenons une conférence de Marie-Hélène Brousse à Bruxelles, qui n’est pas sans faire écho à ce cours de J.-A. Miller. Elle propose en effet Yad’lun comme strictement corrélatif au fait que l’on puisse mettre en série la barre sur le sujet, sur le La de La femme et sur l’Autre.
Une fois n’est pas coutume, vous trouverez dans ce numéro une soirée du CPCT-Paris, si joliment intitulée Acte et tact, entre lesquels, pour reprendre le mot de Omaïra Meseguer, se tricote, non sans un certain maniement du temps, la pratique au CPCT.
Sous le titre Psychose, autisme, institution et la langue, trois interventions ont été rassemblées, dont celle de Jacques Borie auquel nous rendons hommage. La psychanalyse, disait-il, vise à un savoir y faire avec la langue, elle propose au sujet psychotique une pratique avec la langue. Et elle vise l’effet de rebroussement, c’est-à-dire le passage d’un état où le sujet se trouve soumis à la jouissance et à la langue de l’Autre, à un effet de création quand il s’approprie la langue pour en faire un nouvel usage.
À l’inverse de la langue – et de ses effets de création possible du fait même que le mot ne dit pas la chose, mais ne peut que l’inventer – nous terminons ce numéro par une étude consacrée à ladite novlangue, une antilangue qui, à faire taire les équivoques de la langue, a, elle, pour effet de l’asphyxier. Une démonstration par l’absurde du vivant de la langue.
Points forts
• Jacques-Alain Miller : Un corps qui se jouit ou Yad’lun – cours du 30 mars 2011
• Attentat sexuel – J50
• Marie-Hélène Brousse : Les trois barres : la barre sur le sujet, sur le La de La femme et sur l’Autre
• Acte et tact – Soirée CPCT-Paris
• Trois textes sur Psychose, autisme, institution et la langue
• Novlangue